Un bilan très lourd. Le 23 octobre 1983, deux attentats à Beyrouth ciblent presque simultanément des contingents occidentaux de la Force multinationale de sécurité. Elle est déployée à la demande des Nations unies. Le Liban est en guerre civile. Ainsi Serge Maffert rappelle dans son éditorial du Figaro du 24 octobre 1983 que les forces françaises, américaines et italiennes (ainsi que le petit contingent britannique) ont été installées dans la capitale libanaise avec des directives précises: «Pour l'essentiel, elles doivent, par leur présence, jouer un rôle dissuasif auprès des factions armées libanaises et permettre peu à peu au chef de l'État, Amine Gemayel, d'assurer et d'étendre son autorité.» Le journaliste indique «qu'il s'agit donc là, pour l'essentiel, d'une mission politique, voire psychologique» mais il précise qu'elle est de plus en plus difficile à assurer et que «La Force multinationale est harcelée quotidiennement ou presque depuis des mois». L'éditorialiste indique également que «La situation générale au Liban empire au lieu de s'améliorer.» C'est dans ce contexte qu'un premier camion-bombe atteint un immeuble sur l'aéroport international, quartier général des forces américaines, et qu'un second détruit l'immeuble «Drakkar», occupé par un contingent français. Ces attaques sont commanditées par l'Iran qui frappe les soutiens de l'Irak -et notamment la France- avec lequel il est en guerre depuis 1980. Elles sont particulièrement meurtrières: 58 Français et 241 Américains sont tués. Les forces de l'ONU quittent la capitale libanaise en avril 1984 et sont remplacées par des «casques blancs».